
Publié le 24 Juin 2025
À Nice, comme dans de nombreuses villes françaises, les copropriétés anciennes sont au cœur des enjeux de transition énergétique. Mais pour pouvoir rénover, encore faut-il avoir les bons outils en main. Et parmi eux, le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) collectif est devenu une clé de voûte incontournable. Or, plusieurs copropriétés niçoises ont récemment vu leur projet de rénovation suspendu, faute de diagnostic valide.
Dans les quartiers de Jean Médecin, Libération ou encore Le Port, plusieurs copropriétés des années 50 à 70 ont engagé, en 2024, des démarches pour obtenir des aides publiques (MaPrimeRénov’ Copropriétés, éco-PTZ collectif). Objectif : rénover les façades, améliorer l’isolation, ou remplacer les chaudières collectives. Mais les démarches ont achoppé sur un point crucial : l’absence de DPE collectif à jour, ou la présence de diagnostics trop anciens (parfois antérieurs à 2013), réalisés selon des méthodes devenues obsolètes. Dans certains cas, le DPE existant ne tenait pas compte des rénovations déjà réalisées, ou ne reflétait pas la réalité des consommations collectives. Résultat : dossiers rejetés ou ajournés par l’ANAH ou la métropole Nice Côte d’Azur, faute de base technique suffisante pour valider le plan de travaux.
Cette situation a provoqué des blocages en assemblée générale : des copropriétaires ont exprimé leur mécontentement face à des travaux repoussés pour des raisons administratives, parfois imputées au syndic. Dans certains immeubles, des groupes se sont même constitués pour mandater leur propre diagnostiqueur, contestant la légitimité du DPE fourni. Ce type de conflit, bien que marginal, souligne l’importance d’un diagnostic clair, fiable et partagé, capable d’orienter les décisions collectives. Il ne s’agit pas seulement d’un document obligatoire : le DPE collectif est la base du Plan Pluriannuel de Travaux, du plan de financement, et de l’éligibilité aux aides. Depuis le 1er janvier 2025, toutes les copropriétés de plus de 15 ans, y compris celles de moins de 50 lots, doivent disposer d’un DPE collectif à jour si leur permis de construire est antérieur à 2013. Ce diagnostic doit être réalisé par un professionnel certifié et transmis à tous les copropriétaires. Ne pas anticiper cette obligation, c’est prendre le risque de retarder des travaux essentiels, de perdre l’accès aux subventions, et de créer des tensions internes.
À Nice comme ailleurs, la rénovation énergétique des copropriétés ne dépend pas uniquement des votes en AG ou de la volonté politique. Elle repose d’abord sur des diagnostics techniques rigoureux, qui permettent de planifier, convaincre et financer. Le DPE collectif, bien réalisé, devient un outil de gestion patrimoniale, au service de la performance… et de la cohésion entre copropriétaires.